Je suis de ceux qui, dans leur jeunesse, ont partagé la culture française et la culture russe, tant sur le plan philosophique, littéraire que musicale.
Je vous avoue que ce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine fait plus que me désoler.
Cela m’est insupportable.
Quand je vois ce qu’a donné l’implosion de cette URSS ébranlée par la dérive inéluctable d’une cause qui ne méritait pas un tel fiasco, je me dis qu’on n’a pas fini de se mordre les doigts de ne pas avoir compris assez tôt que ceux qui ont trahi l’idéal communistes au sein du PCUS, Eltsine, Poutine et bien d’autres, préparaient une entrée fracassante dans le monde capitaliste sur le mode nostalgie d’empire, quitte à tomber dans tous les pièges dressés par la stratégie de l’OTAN en leur offrant sur un plateau la possibilité de faire perdurer peut-être un siècle de trop le bon vieux capitalisme prédateur qui ne sait régler que par la guerre ses crises au détriment de l’humanité et de son environnement.
Le spectacle minable et désolant des luttes de factions maffieuses au sommet de l’État russe me fait penser que la victoire du capitalisme version USA finit elle aussi par devenir "tragi-comique", sachant toutefois que les peuples ukrainiens et russes sont engagés dans un bras de fer qui tue la jeunesse, qui tue la tendresse humaine et le vivre ensemble à un point tel que c’est toute la face du monde qui en subit déjà des conséquences bien fâcheuses.
Certes, on peut rire de l’inconséquence du pouvoir russe, du manque d’alternative démocratique et humaniste à l’horizon, certes en Russie mais aussi en Ukraine, parce qu’on ne peut pas penser qu’un dirigeant formé à la haine obsessionnelle du Russe et à l’allégeance sans réserve à l’axe USA-UE-ISRAEL puisse d’un coup de baguette magique se transformer en agneau dans un pays où toute la partie russophone de l’Ukraine aura disparu, tuée ou exilée.
La perspective de reconstruction juteuse déjà préparée comme avait été organisée la reconstruction de l’Allemagne de l’Ouest en 1945 dans le cadre de la guerre froide ne fait que donner aux USA et l’Europe tombée dans le multi-nationalisme populiste les moyens de conforter une ambiance de guerre et de tensions permanentes.
Dans ce contexte, n’en déplaise à nombre de mes amis qui pensent qu’en terrassant Poutine on aura tout réglé quitte à laisser l’OTAN régenter l’avenir de l’Europe, je pense que le combat pour la paix dans cette région du monde comme dans les autres est une responsabilité citoyenne qui, d’ailleurs s’oppose frontalement à l’aventurisme débile du "maître" du Kremlin pour qui seule la logique de guerre compte.
Les frontières sont les pires leurres de l’humanité.
Elles ne protègent pas les peuples.
Elles les tuent, partout, que ce soit sur le front de l’Est ou, plus sournois, du sud, où les migrants sont envoyés par le fond, pour ne citer que cela.
Dans un monde où l’argent sale circule sans frontière sans ménagement au détriment des peuples, les barbelés des frontières qui les emprisonnent ne peuvent que plonger l’humanité dans le trou noir de l’inconséquence.
Il est grand temps de faire revenir la lumière de la raison et du cœur.
Vive la culture de la paix, vive Jean Jaurès, vive Maxime Gorki et vive Rosa Luxembourg !
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