La culture dans tous ses états ...

mercredi 31 mai 2023
par  Yvon Huet
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Dans une période où les rapports entre les cultures humaines sont écorchés par les rapports entre les États, je me dis qu’il est utile de mettre en lumière une pédagogie saine pour sortir d’un monde qui devient très très très moche.

Pour rappel, un État est créé dans un rapport de force historique qui a abouti à un moment donné à l’établissement de frontières dont on sait qu’elles sont toujours mouvantes et liées aux conflits alimentés par le capitalisme ambiant qui s’enrichit de la mort des innocents, les siens, "des héros", et les autres, des "salauds".
Le scénario du XXe siècle semble reprendre du service, et pas qu’à l’Est de l’Europe…

Les frontières sont censées protéger une communauté contre les invasions et pressions extérieures néfastes pour une nation dite indivisible.
Ça, c’est pour la couverture, mais si on gratte un peu, à la racine, il y a déjà un vrai problème d’appréciation parce que les habitants d’un État n’ont pas forcément la même culture, pour ne parler que de cela, à moins d’être soumis à la consanguinité d’une seule communauté.

Un État digne de ce nom doit donc être multiculturel et savoir que les cultures n’ont pas de frontières. Et d’une !

Prenons l’exemple de l’Ukraine et de la Russie.
Ces deux pays ont fait des expériences de déplacements ubuesques de population, d’éradication, notamment contre les juifs d’Europe centrale et d’autres, dans des conditions parfois plus discrètes historiquement que les camps nazis mais si on fait le compte de ce qu’ont vécu les communautés diverses qui peuplaient l’Europe de l’Est dans leur généralité, on peut dire aujourd’hui, après d’immenses drames humains, que ces contrées souffrent d’une obsession consanguine en retour de flamme.

Résultat ? Les Ukrainiens et les Russes se traitent de nazis pour mieux justifier une volonté d’en découdre qui pourrait envoyer le monde entier à l’abattoir alors qu’en fait ils ont des cultures très proches qui pourraient leur permettre de vivre en bonne intelligence.

Nous savons que l’OTAN a tout fait pour enflammer la région, mais cela n’explique pas tout.

Il y a, chez les uns comme chez les autres, une volonté de domination masquée par une illusion d’encerclement savamment entretenue qui arrange les maffias au pouvoir, en Russie comme en Ukraine (voir les scandales financiers qui pullulent dans ces deux pays) pendant qu’il est demandé au peuple de se sacrifier pour "sa" patrie.

Si on se réfère à des conflits résolus dans le sang des innocents d’hier, dans d’autres pays de l’Est et du Sud-Est, comme en Croatie et en Serbie, chacun peut désormais vivre débarrassé de la présence de l’autre après épuration.

C’est un monde triste et décadent qui en résulte, comme, on peut l’imaginer, entre l’Ukraine et la Russie, par une séparation définitive entre les deux communautés, les mélangés étant certainement priés d’aller voir ailleurs si le climat est plus clément pour eux.

Les frontières d’un jour, explosées un autre jour, ne résolvent rien parce que les cultures humaines sont comme les oiseaux migrateurs.
Elles n’ont pas de frontières.

Citons pour s’en convaincre l’exemple de la culture américaine.

Elle a envahi le monde par dessus les frontières et les Français voient tous les jours 90% de culture américaine sur leurs écrans de télévision à en oublier la leur...
Citons aussi la culture kurde, la culture juive, la culture persane, la culture arabe, la culture indienne, la culture chinoise et j’en passe, jusqu’à une culture adorable de résistance, la culture cubaine qui ne s’arrête pas à la circonférence d’une île... exemple parmi d’autres de cultures issues de mondes plus petits dont la force d’attraction est immense et galvanisent souvent les plus grandes qui, souvent tournent en rond dans leur routine de puissances prédatrices encombrantes.

Preuve qu’en la matière il serait bon de redéfinir le rapport entre cultures et frontières dans le sens du vivre ensemble et du respect de minorités qui, souvent, influencent la majorité, ce qui fut le cas par exemple avec l’adoption du Jazz par l’ensemble de la communauté américaine et bien au-delà, issue d’une minorité sortie de l’esclavage exercé par les "grands" civilisateurs que nous aurions été, repliés aujourd’hui sur le bouclier de l’OTAN.

Aujourd’hui, les dirigeants occidentaux sont confrontés à la montée d’une multi-polarité fonctionnant selon les principes de concurrence et de rapport de force expéditif qu’ils avaient imposé pendant deux siècles. D’où la probabilité d’une guerre mondiale multi-polaire qui risque d’anéantir toute l’humanité.

Il va sans dire que si l’humanité ne sort pas de ces règles imposées par un système capitaliste qui ne veut pas être remis en cause, donc dépassé par une nouvelle donne solidaire autant qu’humaniste, les années futures ne seront pas heureuses du tout pour nos enfants et petits-enfants.

Raison de plus pour ne pas baisser la garde aujourd’hui dans la lutte pour un changement de société qui mette le bonheur partagé en priorité des priorités, bien au-delà des frontières frileuses de chaque État et de chaque communauté culturelle qui ne peut perdurer et s’enrichir qu’au contact des autres.


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