C’était sans compter sur les soumis à la tactique imbécile puis au "49-3" d’un gourou qui fustigeait jeudi la suppression des amendements des députés communistes.

La moitié, plus une voix seulement, des députés Fi, ont refusé de supprimer leurs amendements, à l’instar des autres groupes de la Nupes.

C’est la nique à l’intersyndicale et au mouvement social.

Les députés de droite vont pouvoir retourner devant les électeurs avec le sourire de Chimène, tandis que nous voici privés du plaisir d’aller leur demander, démocratiquement, bien des comptes.

Total, tandis que le génial stratège fanfaronne, ce vendredi soir, sur son blog, tout en se prenant pour une intersyndicale à lui tout seul (mais oui, c’est sur son ordre que le 7, on va bloquer le pays), l’échec est patent : la Fi est coupée en deux, et la Nupes bien compromise, les voix des autres groupes ayant été couvertes par les incidents et jeu tactique d’un parterre d’amateurs de la politique.

Sans aucune intelligence ou compréhension du mouvement social, ils ne se rendent même pas compte de leur mépris à son égard.

Il fallait, parait-il, nous préserver du découragement qu’aurait produit un vote de la loi. Outre que ce n’était même pas gagné, et si cela avait, au contraire, accru la colère et la mobilisation  ?

On comprend l’indignation de l’intersyndicale qui méprise cette condescendance.

Un mouvement social d’une telle ampleur rejette tout paternalisme venant de surcroît de quelqu’un qui affirmait que les syndicats étaient impuissants à mobiliser et que le seul puissant, c’était lui.

Tous les arguments ont été fournis à satiété au RN, aux médias pour alimenter l’idée d’un Parlement devenu cours de recré, pour distancier la gauche du mouvement social.

La colère des militants syndicaux et politiques qui rament depuis des mois est immense.

On mesure aussi la nocivité des "complaisances" qui ont empêché que le groupe communiste, en tant que tel, se démarque plus tôt de ce jeu tactique.

De cette séquence d’infantilisme et de crétinisme parlementaires, on tire la conclusion que, même comme cadre d’accord entre groupes d’élus, la formule Nupes est un leurre, un piège pour toute la gauche tant qu’elle aura un magouilleur de la flûte et ses moutons de Panurge à la patte.

Et dire que certains voulaient et veulent encore faire des militants communistes, autant de bœufs tirant cet attelage !